Elle ne s'en est pas défait..

Le journal, écrit par une Eniripsa nommée Rylke, commencait ainsi :

"Admirez les terres de culture où la vie s'épanouit dans l'herbe verte et grasse; voyez nos troupeaux paisibles se mouvoir comme un épais nuage blanc au siflet de nos bergers. Admirez la vie et respectez la vie. Vous apprendrez à la protèger, mais surtout à l'aimer."

J'ai foi en ces mots, pour la première fois depuis le début de mon apprentissage je commence à sentir ce qui sous tend la parole de nos maitres. Oui, oh oui je suis heureuse. Le temple est un endroit splendide et l'enseignement qu'on y dispense m'emplit d'une gaieté indescriptible. Je me sens bete à écrire tout cela, d'habitude les gens confient leur chagrin à leur journal, mais je n'ai pas de chagrin à confier. Est-ce mal que d'etre heureuse?..

Des longs et fins doigts noirs tournèrent la page..

Aujourd'hui j'ai quelque chose de très important à écrire, aussi donc je m'y prendrais avec beaucoup de soin...............noooooooooon impossible^^, je suis submergée par l'emotion rien ne fonctionne, j'ecrirais les mots comme ils me viennent.
Qu'il est charmant! Ses cheveux sentaient le myrthe quand il s'est approché de moi en me tendant le parchemin!!Et son sourire si tendre et profond. Eriel m'a dit que j'ai rougit à ce moment précis. Oh mon dieu j'espère qu'il ne l'a pas remarqué meme si je dois avouer que d'un autre coté je prie pour qu'il l'ait. Je l'aime je crois. Qu'est ce que je suis bete et niaise mais je ne peux rien y faire. Je l'accompagne pendant la fete rituelle le mois prochain, j'ai hate. Arf si la tunique ancestrale n'etait pas si ringarde aussi...je meterais des sous vetements à dentèle hihihi en espérant que les superieurs de l'ordre ne remarqueront pas! Je me fais honte. J'arrette! Des fois, mon journal, je me demande si ce n'est pas toi qui me mets dans cet état!

Une voix à peine perceptible siffla dans l'antichambe d'une des nombreuses salles de la Tour sombre de Brakmar : Tant de niaiserie, tant de faiblesse, c'est crimminel. Il tourna la page.

Tout va tellement vite. Je ne comprends pas, tout se passe comme si mes voeux etaient réalisés. Eriel est stupide, décidement avec ses histoires de malheur et de malédiction. Elle est jalouse, je sais bien qu'il lui plait. Mais c'est moi qu'il aime, oh il m'aime...il avait l'air si serein, si sur de lui en me le disant, mais son regard était malicieux, il a du remarquer ce que je portais sous ma tunique^^hihi. Je n'ai pas pu résister. Et puis pourquoi ne pas sortir le soir, en douce? Dans les livres d'amour c'est comme ca que font les héroines passionnées^^. Les vieux croutons du temple ne remarqueront rien, et les gardes eux passent le clair de leurs soirées dans les tavernes à se rendre ivres, alors rien ne m'y empeche. Tous ces gardes à Bonta ca ne rime à rien, c'est une ville tellement paisible^^. Mon amour ne tarde pas, je t'en prie...


Sinamon en arrivant au bout de la page cracha son dégout sur les dalles froides de la salle sombre et dit : maudite sois tu, femme. Mais soudain une voix ténebreuse l'enveloppa dans son hurlement :
- Ne maudits pas ce qui t'a crée, ville créature, batard né par une nuit sombre.
Sinamon tenta de trouver la provenance de la voix en jettant des coups d'oeil affolés dans la salle. Ne trouvant rien, il s'adressa au néant :
- Que me veux tu démon inferieur? N'as tu pas d'ordres à executer cette nuit ou bien tes maitres t'ont t'ils oublié?
- Garde toi bien de me provoquer abject rejeton. Démon mineur cèrtes mais démon quand meme? Je peux te faire taire d'un coup de mon doigt, et aucun de tes pouvoirs de regéneration n'auront d'effet!
- Alors tue moi. Tue moi qu'on en finisse!
- Tuer mon propre fils? Et l'instinc paternel alors? Hahahahahahah
- Tes mensonges sont comme ta salive, tu n'arrives pas à les garder au fond de ta bouche. Dissparais, va polir les bottes de tes maitres et veille à ne pas etre en retard, sinon tu te prendras des coups dans le cul.
- Hahahah, tu te prends vraiment pour quelq'un. C'est bien, je suis fier de mon rejeton. Hahahaha
- DISPARAIS!


Il n'y eut aucune réponse. Sinamon se rassit, tourna quelques pages et reprit la lecture en marmonant : ma vengeance tombera sur toi, Mère de ma mère...

Cela fait deja quatre jours que nous avons passé la nuit ensemble. Quatre jours, mais où peut-il bien etre? Mon amour, reviens vite je t'en prie, sans toi je ne peux....


Les petits doigts glissèrent sur les lignes en suivant les lettres. La caligraphie jusqu'alors si impeccable, semblait hésitante ce jour jour-ci..
- C'est le mal qui agit en toi, il commence à peine à grandir mais comment ne pas l'éprouver? Decidemment la race humaine ne vaut rien. Elle s'attire les malheurs parce qu'elle est incapable de concevoir les choses au delà de sa propre faiblesse. En tant qu'humains, ils n'arriveront jamais à se défaire des obstacles de leur perception. Mais comment font-ils pour s'en tirer à chaque fois?..ils se sont rendus faibles en s'imposant des sentiments inutiles comme la pitié et le remords, et c'est peut etre cette faiblesse qui les maintient en vie : la proie n'attaque pas le prédateur, elle adopte une tactique de faible et s'enfuit, voila ce que font les hommes, voila comment ils survivent..eh bien à ce compte là il s'en faut de peu pour les tuer tous. Ma faim grandit sans cesse. La sens tu maudite femme? Je la ressens en moi tout comme toi jadis la sentais en toi, en ton hymen. Ton heure viendra, bientot, bientot..

Les pages tournèrent encore.

Cher journal,
je ne destine à personne ce qui s'ensuit, si ce n'est à toi. Personne ne trouvera ce journal, j'irais le cacher loin, où nul n'ira jamais le chercher. Cependant je me sens obligée d'ecrire, je pense qu'Il l'aurait voulu. Je n'ai pas honte de le dire : je l'aime encore..encore plus maintentant que nous sommes liés par cet...enfant. Au diable les prètres et les prédicateurs, comment peuvent ils condamner un enfant qui n'est pas encore né?? Ils croient en la vie, comment peuvent ils prétendre que cet enfant est Mauvais?.......qu'est ce que je raconte? Ils ont raison, c'est moi qui porte la responsabilité, l'entière responsabilité...l'amour m'a rendu sourde aux mots alarmants de mon amie Eriel, l'amour m'a rendu aveugle face à la tromperie du démon..le démon, mon dieu je ne souhaite que la mort, comment puis je encore l'aimer? c'etait un démon, un démon qui a intorduit le Mal en moi, et qui m'a utilisée comme genitrice d'une monstruosité...soit, cher journal, je ferais ce soir ce qu'aucune mère ne devrait endurer. Lorsque mon enfant naitra au lieu de me rejouir de ses premiers cris, je les tairais et je m'en irais. Où irais-je? C'est quelque chose que je garderais secret meme à toi mon cher journal. Adieu, que Eniripsa la déesse me pardonne...que mon enfant me pardonne.

Le journal toucha à sa fin. Sinamon ferma le petit carnet qu'il et le posa sur ses genoux.
- Parle je sais que tu es là, dit Sinamon.
- Une agréable lecture n'est ce pas?
- Une lecture inutile, pourquoi m'avoir ramené ce carnet?
- C'est ton heritage, mon cadeau à toi, tu ne me remercies pas, rejeton?
- Hihin, qu'essayes tu de faire démon de misère? Tu ne vas quand meme pas croire que je te suis reconnaissant? Que je reconnais un quelconque lien avec toi?
- Que tu le veuilles ou non, ton sang n'est pas tout à fait humain, cela tu devrais l'accepter.
- Père tu es un idiot et un faible. Tu es idiot si tu crois que je suis ton fils, et faible parce que tu n'as meme pas été capable de me transmettre tes pouvoirs démoniaques. Je suis de ce point de vue, en tous points comme un humain.
- Seuls les démons majeurs ont un sang suffisament fort pour transmettre leurs pouvoirs à leur progéniture, fusse t-elle humaine? Et tu te trompes, tu n'es pas comme les autres humains, car tu nourris une haine pour l'humanité, une haine qui se retournera contre toi, le moment venu hihin. C'est ce que je t'ai donné en t'apportant la vie, c'est mon véritable cadeau.
- Je ne jouerais pas pour toi démon, ne le comprends tu pas? Mainteant cesse de m'importuner. Ces discussions ne mènent à rien.
- Hihin...je n'ai jamais été en mesure d'etre un démon parmi les diables, à travers toi je serais un démon parmi les hommes.
- Tu ne seras jamais autre chose qu'un vulgaire démon subalterne, éternellement soumis à la volonté de tes maitres, maintenant pars et ne reviens plus.
- Une dernière chose.
- Parle.
- Tu connais la fin de l'histoire n'est ce pas? La conclusion?....elle ne s'en est pas défait, de cet enfant qui criait en elle.
- Est elle encore en vie?

La voix du démon se fit basse, tellement basse qu'on l'eut prit pour un léger coup de vent qui arriva à l'oreille de Sinamon lui révelent l'endroit où se trouvait encore sa mère humaine.

- Que comptes tu faire? dit le démon.
- La tuer.

Fin.

Je vous en prie, dites moi ce que vous en pensez. Je suis conscients que c'est un peu à l'arrache et que l'histoire va un peu vite, mais bon j'ai pas vraiment fait de plan pour ce BG ca m'est venu comme ca. Tout ca pour dire que j'aimerais bein recevoir vos critiques. Merci

Et bien personnelement je trouve ça superbement fait, et je ne peux que te feliciter de l'avoir écrit, surtout si tu l'as fait en vitesse sur un coup de tête, comme tu dis.

L'histoire est certe un peu classique, père démon, mère délaissée ensuite etc... Mais rien que la présentation suffit à la faire sortir du lot.
Le style est irréprochable; de même pour la grammaire/orthographe.

C'est agréable à lire, ni trop court ni trop long... Bref un très beau BG.

Soussou a tout dit je crois ;]

Les histoires avec des journaux/cahiers, en ce moment j'adore :P

I----------La chute-----------I


Cela ne faisait pas longtemps que les Darkangels comptaient Sinamon parmi leurs rangs.
Il s'etait présenté à leur porte comme tant d'autres, mais lui avait été accepté.
Etant un etre par nature orgeuilleux il s'etait efforcé à percer dans les voies ancestrales que le Mal avait tracé avant de quitter sa forme humaine, et ce afin de ne pas subir l'humiliation de ne point connaitre les rites obscurs, les incantations ténebreuses que seules les voix experimentées osaient proferer. Il ne s'excusait rien, et tout ce qu'il ignorait il le considerait comme une faute indigne de sa personne. Dans cette perspective il fréquentait les salles inférieures des bibliothèques à déchiffrer délicatement de vieux parchemins jaunis par le temps, rongés par les rats et dont personne n'a plus le souvenir.Le jour lui devint inconnu, et le temps passait lentement dans les catacombes à ne dormir que le minimum, à croquer dans du pain pourri trempé dans de la bière douteuse tout en continuant à lire. Lire, lire, apprendre, la somme des connaissances enfouis dans ces lieux abandonnés de tous était pourtant si impressionante! Des mages maudits qui avaient reussi à joindre l'espace d'un instant les deux dimensions en un seul point, des enchanteurs qui jouaient de l'esprit des rois comme un enfant joue avec sa poupée, toute cette science de l'occulte lui envahissait le cerveau et altérait completement ses sens. Cependant il cherchait une chose en particulier : tout ce qui pourrait le renseigner sur le Mal, mais il ne trouvait rien. Mais un soir que la fatigue et la soif l'avaient jetté dans les gouffres amers des cauchemards une apparition se fit devant ses yeux ebahis. Il s'agissait d'une ombre plus obscure encore que les ténebres des catacombes, un silhouette indéfinissable dont les contours remuaient comme des feuilles mortes encore accrochées à un arbre pourrissant. Une lueur rougeatre, vive et inquiétante le fixait comme s'il s'agissait d'un oeil, puis cette lueur se multiplia apparaissant de toutes parts si bien que Sinamon fut frappé d'une peur glaciale. La raison n'offrait aucune explication au phénomène qui se déroulait devant ses yeux...ou etais-ce dans ses yeux memes? Les lèvres de Sinamon remuèrent mais le son qui en sortait était inconnu à ses oreilles, cette voix n'etait pas la sienne. Les paroles qu'il proféra deumeurent inconnues, si ce n'est que les quelques derniers mots que Sinamon lutta pour griffoner sur un parchemin pourri. Les voici : " ...et en échange je prends ta raison"...

Hors sujet. Le bateau pirate du cap'taine Jim.


Les marins, les vrais, ceux dont le sel rend les vetemets dures et rigides, racontent cette histoire les soirs qu'ils se prennent à boire et à rèver. De tradition orale, cette histoire je la tiens de la bouche d'un de ces matelots, un certain Whill, et j'en ai prit note à la la virgule près.


<< Personne sur ce port ne saurait te dire quand tout ca a commencé. Il n'y a personne ici d'assez vieux, ni d'assez saoul pour te raconter ca. Mais paye moi encore une verre de cette excellente liqueur de kalyptus, et je te la conterai, moi, l'histoire du bateau pirate du capt'ain Jim.
Ce Jim était respectivement arrière petit fils, petit fils et fils de marin. Oh mais pas de la famille la plus degeulasse le bougre. Cet enfant de salop avait un pedigrée, et comment! Tous capitaines qu'ils étaient dans la famille, et à bord du meme bateau : La Claire. Une sacré batisse à ce qu'on raconte. Une coque légère, le nez pointu, le mat principal en bois robuste d'ébène. Elle ne devait pas supporter une trop grosse cargaison, mais elle filait à 18 noeuds à ce qu'il parait, voire meme plus! Tu te rends compte, 18noeuds, c'pas notre rafiot qui la rattraperait cette diablesse! Enfin, c'est à bord de ce vaisseau qu'il fit son pied marin comme on dit, parce que cap'taine, ca se merite. C'est pas l'adrministration hein, en mer ton papa te sauvera pas, faut que tu saches dompter la vague! Seulement voila, à ce qu'il parrait, tout excellent marin qu'il promettait de devenir, ce vieux saligaud de Jim aurait cent fois mieux préferé troquer sa place contre une vielle batisse sur le port, ou dans les terres au mieux. Va expliquer ca à ton père. Imagine seulement ce pauvre fou de Jim raconter à son paternel et cap'taine que son fils souhaite passer sa vie sur la terre ferme, à cultiver je ne sais quoi, pour deumerer auprès de sa belle. Han la belle affaire! Voila que le descendant de la marine la plus distinguée du Sud d'Amakna, se reconvertit et paysan! T'imagines bien petit-d'ailleurs, verse un verre encore, parler ca m'assoiffe, oui c'est ca, verse encore un peu, que le verre me semble moins vide-je disais, imagine toi la colère du paternel. De quoi prèferer traverser une tempete au large de Moon. Mais Jim n'en démordait pas, il s'accrochait à cette femme et à cette terre comme un chien accroche ses crocs sur une pièce de viande. Et il prit la fuite, alla retrouver sa belle je ne sais trop où.

(suite et fin la prochaine fois)

Le vieux loup des mers s'arretta là un instant, le temps de remplir sa pipe d'un tabac sec et dur et de marmonner à lui meme "la mer, si belle, si mystérieuse, si....pleine de poissons".


[hrp: désolé pas d'inspiration ><"]