Dark-Tanya : La Colère salvatrice

Citation :

"Par une sombre journée d'hiver, de la haine et la violence, et de par les entrailles d'une septième âme impure, viendra au monde une septième enfant, dont la destinée changera la face de ce monde... pour le meilleur, ou pour le pire."

Le soleil, pourtant à son zenith, ne semble pas avoir de prise sur cette ville aux batiments noirs, ni ses habitants au regard sombre. Dans une rue parmis les plus sombres, une imposante demeure bourgeoise surplombe la ville.

Un prètre pénètre la demeure. Ce jour pourrait être des plus importants qu'il lui aie été donné de vivre. A l'étage, il entends ses 6 subalternes qui semblent avoir commencé leurs incantations, et les rejoins.
La futures mère est allongée sur un lit, au centre de la pièce. Son époux se trouve à sa tête, le regard impassible. Les 7 prêtres, quand à eux, les encèrclent en psalmaudiant, le dernier venu faisant face à l'épouse.

Dans cette famille de haut dignitaires Brakmariens, un événement important va bientôt se produire. Madame s'apprète a mettre au monde un 7ème enfant, et nul doute qu'il s'agira cette fois encore d'une fille. Etant elle-même la septième fille de sa fratrie, tous voient en cette naissance l'accomplissement de la prophétie milléraire.

De longues heures durant, la scène ne bouge pas. Les prètres marmonnent leurs cantiques et les parents demeurent figés, grâves. Jusqu'au moment où le travail se met en route. Nul aide n'est donnée à la mère qui semble effectuer mécaniquement l'action, pas le moidre sentiment ne peut se lire sur son visage, ni la moidre sensation.
L'enfant naît pendant que sa mère meurs, dans l'indifférence générale. Tous ont les yeux rivés sur le nouveau né.
Le père lui jette un regard, et laisse enfin échapper un sentiment... un sentiment de haine et de dégout face à l'affront que lui fait sa progéniture : elle sourit...

Les années passèrent. L'enfant, bien qu'haï pleinement par son père tout comme ses soeurs, respirait la joie de vivre. Toujours gentille avec autrui -qu'il fût de son rang ou simple servant-. Si ces derniers l'aimaient et la choyaient (en cachette bien entendu) ses semblables, eux, voyaient tous la chose d'un très mauvais oeil.
Secrètement, son père espérait qu'un jour, son attitude changerait. Qu'il puisse au moins ne plus avoir honte d'elle. Et il attendit. 7 années durant.

Mais le jour de son Septième anniversaire se produisit un le plus odieux, le plus cruel et plus sal des actes qu'il put être imaginé. Durant la nuit, sans qu'elle ne s'en rende compte, on l'avait ligotée pieds et poings au quatre coins de son lit, et dépourvue de ses vetements.
Quand elle s'éveilla, elle fut prise d'une peur panique, et ne remarqua pas immédiatement les prêtres qui l'avaient vu naître. Ils étaient revenus, disposés tout comme la dernière fois. Son père se tennait là, lui aussi, plus sombre que jamais.
Mais aucun d'eux n'attira son attention. Puisque déjà, la peau rouge comme la haine, les cornes dressées droit devant, le corps ruisselant de sueur, s'approchait vers elle un colossal démon, dans les yeux duquel on pouvait voir toute la haine de ce sombre peuple.
Sous les yeux, et par la volontée d'un père monstrueux, la bète souilla le corps de l'inocente, dont les cris, les larmes de douleurs n'auront rien changé à l'attitude de l'assistance cruelle.
L'acte de barbarie achevé, l'enfant, sous état de choc, empoigna la dague qui se trouvait à sa portée -probablement non par hazard- et asséna la bête d'un coup d'une telle rage, d'une telle puissance, qu'elle explosa literalement sous le sourire narquois du démon humain qu'etait son père.
La jeune et douce Tany Ann, le regard dur et froid, tout à fait à l'opposé de celle qu'elle fût jusqu'a présent, s'avança vers lui, lui envoyant un coup d'une telle puissance qu'il en tomba a la renverse. Se penchant sur le corps de son père, elle eut un court instant de doute... comme si elle se trouvait à la croisée de chemin diamétralement opposés. Elle aurait pu fuir sans se retourner. Elle failli le faire. Mais sa colère eut raison d'elle, et elle planta la dague encore et encore dans le corps qui habite celui à l'origine de sa terrible douleur.
Elle n'entendis pas que dans un dernier soupir, et pour la première et dernière fois de sa vie, il l'avait appellée Ma fille...

Débordant de colère et de haine, le corps maculé de sang, Tany Ann massacra en un instant les sept messagers du Mal, ses propres soeurs, et tous les servants présents dans la maisonée subirent l'un après l'autre ce funeste destin... sous les yeux amusés de l'esprit du Mal qui savait avoir gagné une âme capitale en ce jour.

La Terrible Tanya etait née, et rien ni personne ne pourait l'arreter.